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Pour recycler, copions la nature !

Hier, je vous ai parlé des 4 grandes familles de matériaux recyclables qui composent nos emballages alimentaires principalement. Si on reprend les chiffres que je vous ai présentés samedi, les emballages alimentaires ainsi que les papiers recyclables composent 30,3% en poids de nos déchets ménagers et assimilés, dont seulement 13,4% sont aujourd'hui collectés séparément pour être recyclés. Il y a donc encore de la marge de progrès dans le domaine !


Il reste d'autres matières qui ne sont quasiment pas collectées séparément en France et qui constituent 1/3 de nos ordures ménagères résiduelles : les matières organiques ou dites putrescibles, c'est-à-dire principalement nos déchets alimentaires. Comme ils ne sont pas triés, ils partent dans la poubelle du tout-venant pour finir soit incinérés, soit enfouis. Or dans les deux cas, ce n'est pas une solution adaptée.


Dans le cas de l'incinération, il faut savoir qu'une usine d'incinération est prévue pour fonctionner uniquement avec les déchets en tant que combustible. Or les déchets organiques ne sont pas de bons combustibles puisqu'ils sont humides. Donc jeter ces déchets organiques à la poubelle lorsque celle-ci part ensuite à l'incinération est contre-productif !


Pour l'enfouissement, ce sont ces déchets qui génèrent :

* du biogaz, c'est-à-dire principalement du méthane, un gaz à effet de serre plus puissant que le gaz carbonique. Il doit être capté pour être au minimum brûlé en torchère et si possible valorisé énergétiquement, sous forme d'électricité ou de chaleur.

* des lixiviats, des liquides chargés en polluants qui sont eux aussi captés pour être traités.


En fait, cela fait déjà depuis quelques années que les installations de stockage des déchets non dangereux (ISDND, le nom officiel actuel des décharges) doivent de moins en moins stocker des déchets organiques et autres recyclables. En effet, d'après le Code de l'Environnement, article L541-1, nous devons "réduire de 30% les quantités de déchets non dangereux non inertes admis en installation de stockage en 2020 par rapport à 2010, et de 50% en 2025. Dans ce cadre, la mise en décharge des déchets non dangereux valorisables est progressivement interdite."

C'est ainsi que les installations de tri mécano-biologiques se sont développées. Ces installations permettent de faire un tri mécanique pour récupérer les métaux et éventuellement certains plastiques pour les recycler, et surtout de séparer les matières organiques afin de les stabiliser, c'est-à-dire principalement de les sécher et de réduire leur volume, ce qui permet d'enfouir finalement un volume réduit d'ordures ménagères résiduelles, qui ne génèreront pas de gaz à effet de serre et de liquides pollués à traiter.

Mais pour ces installations, le même article du Code de l'Environnement précise une chose : "L'autorisation de nouvelles installations de tri mécano-biologiques, de l'augmentation de capacités d'installations existantes ou de leur modification notable est conditionnée au respect, par les collectivités territoriales et établissements publics de coopération intercommunale, de la généralisation du tri à la source des biodéchets."


En fait, en rédigeant cet article, je découvre que cette partie du Code de l'Environnement a été modifiée le 29 juillet 2020 par ordonnance. J'étais restée sur une version qui disait que le service public de gestion des déchets devait progresser dans le développement du tri à la source des déchets organiques, jusqu'à sa généralisation pour tous les producteurs de déchets avant 2025, pour que chaque citoyen ait à sa disposition une solution lui permettant de ne pas jeter ses biodéchets dans les ordures ménagères résiduelles, afin que ceux-ci ne soient plus éliminés, mais valorisés. Cette décision était claire. Pour ma part, la nouvelle version me donne l'impression d'offrir encore des possibilités pour ne pas mettre en place de tri à la source des déchets organiques.


Or, ce tri à la source ne veut pas forcément dire une grosse organisation à mettre en place avec une collecte sélective des déchets organiques et de gros sites de compostage (ou de méthanisation) à gérer derrière qui ne sont pas toujours bien acceptés par les habitants, même si ça peut très bien se passer comme au Pays Voironnais.



Cela peut aussi être le développement du compostage individuel par les particuliers, dans leur jardin pour ceux qui en ont ou dans des sites de compostage partagés. Même dans de grosses villes, comme Grenoble ou Lyon, cela se développe. C'est une autre organisation avec surtout de la formation et de l'accompagnement. Je vous invite à visiter la page du site de la métropole grenobloise à ce sujet.


Comment faire si nous ne vivons pas dans une collectivité qui est dans cette démarche actuellement ? Pour ma part, je vous propose deux solutions.

1) Vous possédez un jardin ? Vous vous équipez d'au moins un composteur et si possible deux et vous compostez chez vous.

2) Vous ne possédez pas de jardin ? Vous réunissez vos voisins, évaluez un endroit où installer un site de compostage partagé et demandez l'autorisation au "propriétaire" de cet endroit, soit la copropriété, soit la commune en général. Dans ce 2ème cas, il sera préférable de vous faire accompagner par un professionnel maître-composteur ;)


Maintenant, que vous avez votre lieu pour composter, comment faire ?


Pour bien composter, il faut comprendre le processus du compostage. Ce processus est une imitation de ce que réalise la nature.

Tous les débris végétaux, les déjections animales et les animaux morts sont progressivement dégradés par l'action de bactéries, de champignons, des vers de terre et de bien d'autres êtres vivants. Ces êtres vivants sont comme nous, ils respirent de l'oxygène et ont besoin d'eau pour vivre. Certains préfèrent ce qui est riche en azote, d'autres ce qui est riche en carbone. Mais c'est bien l'association d'eux tous qui permettent une bonne dégradation de l'ensemble et qui créent l'humus nourricier du sol.


Alors pour reproduire cela dans nos composteurs, il faut respecter 3 règles :

1) Déposer dans notre composteur des déchets riches en azote et humides, comme nos déchets de cuisine, ET des déchets riche en carbone et sec, comme des feuilles mortes et du broyat, mais aussi du carton non imprimé déchiqueté.

2) Mélanger régulièrement l'intérieur de votre composteur, au moins en surface à chaque dépôt de déchets, et plus en profondeur au moins une fois par mois avec un gros brassage tous les 3 mois.

3) Arroser si nécessaire si l'ensemble vous paraît trop sec, tout particulièrement en été. Pour prévenir le dessèchement trop rapide de votre composteur, privilégier un site à l'ombre.


Je précisais plus haut que si on pouvait s'équiper de deux composteurs, c'était mieux. Sur la photo, on en voit même trois, mais il y en a aussi un pour stocker le broyat. Ce stockage de broyat est d'ailleurs obligatoire pour un site de compostage partagé ! Pas de broyat ou autre matière sèche disponible sur un site de compostage partagé ? On ne dépose plus de déchets de cuisine, sinon gare aux mauvaises odeurs ! L'apport de broyat est le premier moyen de garder un niveau d'aération suffisant au sein du composteur pour que ce soit bien les bactéries qui travaillent en aérobie (en présence d'oxygène) qui soient présentes, et non celles qui travaillent en anaérobie (en absence d'oxygène). Ce sont celles-ci qui donnent une mauvaise réputation au compostage en produisant du méthane et autres gaz maladorants, en plus d'être à effet de serre. Si votre composteur sent mauvais, vous ne faites plus du compostage, mais de la méthanisation !


Pour ma part, je remplis un premier composteur du printemps à l'automne, en respectant les 3 règles du compostage. Puis à l'automne, je laisse ce premier composteur tranquille et je remplis le deuxième jusqu'au printemps suivant. Ainsi, un an plus tard au printemps, je peux vider complètement le premier composteur pour épandre au potager mon compost et je recommence à le remplir, laissant tranquille le deuxième composteur qui lui sera vidé à l'automne suivant. J'ai ainsi deux récoltes de compost par an, une au printemps et une à l'automne. Et je ne me casse pas la tête à retirer le dessus du composteur non encore transformé pour chercher le compost mûr au fond, sans parler des trappes gentiment créées par les concepteurs mais qui ne se referment plus après avoir récupéré son compost.


A savoir que si vous ne faites pas de potager, vous pouvez utiliser votre compost au pied de vos arbres, de vos haies, sur votre pelouse, au pied de vos rosiers ou de vos autres fleurs et arbustes d'agrément. Vous pouvez aussi vous en servir lorsque vous rempotez vos plantes d'intérieur, à raison d'1/3 de compost pour 2/3 de terre (ou 1/3 de terre et 1/3 de sable).


Alors, maintenant, à vous de jouer ! Et si vous avez des hésitations, des questions, je suis là ! Vous pouvez aussi télécharger le guide de l'ADEME sur le compostage et le paillage.

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